Reprise de flambeau

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Luc s'engouffra dans un taxi en direction de l'hôpital de Chuo. Le grand bâtiment de sept étages, bati en tryptique, avec un vaste jardin autour, avait un tout aussi vaste parking pourtant complet. Mais Luc était venu en taxi et n'eut donc pas de problème de ce coté là.

Le taxi disparut dans la circulation abondante et Luc entra dans le domaine de l'hôpital de Chuo. De nombreux panneaux tous écrit en idéogrammes japonais, indiquaient les différents services que le complexe offrait.

Aprs quelques minutes de recherche, après avoir questionné en français et en anglais plusieurs orientaux qui n'y comprenaient rien, Luc tomba sur une jeune fille aux cheveux d'un rose chewing gum qui lui indiqua dans un mauvais anglais, mais tout de même, l'accueil général de l'hôpital.

Là, encore, le jeune mage put se rendre compte de la difficulté pour se faire comprendre, mais encore une fois, un jeune interne parlant lui aussi un très mauvais anglais se proposa d'être interprète :

Le jeune interne :- " What do you want ? Sir ?"demanda t-il à Luc avec son accent à couper au couteau...

Luc poussa un soupir lassé. Il allait vraiment falloir qu'il se penche sur une routine de compréhension des langues, un de ces jours, mais la complexité de la chose l'avait toujours repoussée.

Il se tourna vers l'interne et lui dit avec son meilleur sourire et son ton le plus amical :
"Hi ! My name is Luc. I'm french. I'd like to visit a friend of mine. His name is Aaron Larrezabal. He is a Gaijin like me. He was admitted after the accident of the Nippon Tour Bus. Can you show me where his room is ?"

L'interne hoche la tête souriant bêtement, et l'on pourrait se demander à le voir niais comme ça s'il comprends un mot de ce que lui raconte le jeune mage...



Mais finalement, il réagit aux mots Nippon Tour Bus ! Et s'exclame :

Le jeune interne : - " Aaaah ! Nippon Tour Bus ! Yes Yes !"

Il se tourne vers l'accueil et lui demande en bon japonais deux ou trois trucs incompréhensibles. L'autre a l'air bougon et semble faire des difficultés... L'interne s'ennerve.. Puis demande à Luc :

Le jeune interne : - "Are you on Larrezabal's familly ?" Avec un grand sourire fier d'avoir tout compris !

Luc tenta de garder son calme et de faire bonne figure. Instinctivement, il porta la main à son Ipod pour installer un bruit de fond avec le Sacre du Printemps".
Il fallait faire vite, mais d'expérience, il savait que plus il brusquerait l'employé, moins il obtiendrait de résultats.
Avec un air inquiet, il répondit :

- C'est mon frère ! It's my brother ! Larrezabalsanwa watashino oniisan desu. Can I see him, please ?

Luc baissa encore le volume de sa musique pour que ses vibrations ne soient plus qu'une ligne de calme dans son cerveau. Il se concentra pour recevoir les ondes qu'Aaron lui envoyait et essayer d'affiner leurs perceptions.

L'interne hoche la tête au fur et à mesure des paroles de Luc et se tourne vers le réceptionniste toujours en hochant la tête. Mais l'autre a comprit avant que l'interne ait fait une traduction quelconque. Il regarde Luc d'un air méfiant et dit :

Le réceptionniste : " - Maa irassharu ooi ichigaini otaku ichizoku ! Byoushitsou 307 !"

L'interne s'incline et traduit souriant :

L'interne : " - Monsieur avoir d'autres frêres... Monsieur trouver eux à la chambre 307..."

... Qu'il indique en montrant un panneau en idéogrammes, traduit en plus petit en anglais en dessous : "Traumatological service"...

Le visage de Luc afficha un sourire radieux. Il bredouilla un vague "arigato", s'inclina maladroitement et se dirigea dans la direction indiquée par les deux hommes. Aussitot qu'il leur eut tourné le dos, une expression d'inquiétude qui reflétait plus sincèrement ses sentiments s'inscrit sur son front.
Il attendit d'être hors de vue du receptionniste et se mit à accélérer le pas. Arrivait il trop tard ?
Luc assura la présence des écouteurs sur ses oreilles, et sélectionna la piste du bruit blanc (Routine de la symphonie fantastique, suite au jet, la portée devrait être d'une vingtaine de mètres dans toutes les directions.)

Luc passa de lourdes portes anti-feu, traversa rapidement un couloir aux couleurs pastelles parcouru d'une rampe de bois, coupée par les portes nombreuses de chaque coté. De temps en temps il croisait un infirmier, deux docteurs en grande délibération, une aide soignante occupée...

Le fond blanc de Luc fut tout à coup sur le qui-vive. Une femme asiatique, en blouse blanche. Elle était accompagnée d'une vieille mamie enturbannée d'un vilain pansement et maquillée d'un bel oeil au beurre noir. La femme leva un oeil en direction du jeune mage, puis ne faisant plus attention à lui, continua d'accompagner sa vieille malade vers une chambre pas très loin, à la vitesse des pauvres jambes de l'aïeule.

Luc ralentit sa marche un moment pour essayer de concentrer mieux ses perceptions sur la vieille femme. Puis, lorsque celle ci fut entrée dans la chambre, il prit mentalement note du numéro et se promit, si les choses se passaient bien, de revenir dans le coin pour essayer d'en savoir plus.
Puis, il pressa à nouveau le pas pour atteindre la chambre de Larrezabal.

Mais alors que Luc vient de passer devant sa chambre, ses perceptions s'agitent à nouveau dans son dos. Cela ne vient pas de la chambre de l'aïeule, mais de l'infirmière qui vient d'en ressortir avant d'entrer dans une salle de soins...

La chambre d'Aaron est un peu plus loin. La porte est entrouverte.

Luc ralentit le pas et s'approche doucement de la porte, en essayant de faire le moins de bruit possible, tâche toujours difficile quand on porte des baskets sur le sol en caoutchouc des hopitaux.
Ce faisant, il garde sa concentration au maximum et essaye d'écouter si des bruits proviennent de la chambre.

LE fond blanc de Luc détecte un léger, très léger grézillement, comme un résidu de magie. LE grézillement s'emplifie légèrement le temps que le jeune mage entende dans sa tête :

**Luc... Kazuma-Sensei... Kazum... **

Puis s'éteint complètement. Dans la chambre, il y a un lit entouré de rideaux blancs écartés, et un corps sous les draps, mais la tête disparaît sous un gros coussin immaculé. A travers l'encadrement peu ouvert de la chambre, c'est tout ce que Luc perçoit.

Oubliant toute intention de discrétion, Luc se précipite dans la chambre et saisit l'oreiller pour le jeter avec précipitation dans un coin de la pièce.

*c'est qui ? il est mort ?*

Luc n'a même pas le temps d'arriver jusqu'au lit qu'il est bousculé et renversé par deux individus asiatiques qui s'enfuient dans le couloir...

Luc n'aurait pas pu être plus surpris ! Ces individus avaient complétement échappés à ses sens ! Sa stupeur ne dura qu'un quart de seconde, mais cela s'avéra suffisant pour leur permettre de s'enfuir sans qu'il eut pu s'attarder sur leurs traits pour les identifier. Sa première impulsion fut de les poursuivre, mais il devait d'abord s'occuper de la forme allongée dans le lit. Il se précipita au chevet du corps allongé pour dégager son visage, cherchant rapidement le bouton d'appel du personnel médical.

Sous l'oreiller, Aaron, le regard sans vie, la bouche ouverte sur le gouffre béant de la mort, gisait là. Une de ses mains, emmellée dans de fis tuyaux, glissa sur le bord du lit.

Quelques instants après que Luc ait appuyé sur le bouton d'urgence, deux petites infirmières asiatiques arrivent en courrant dans la chambre. Sans ménagement, et dans un japonais incompréhensible, elle repousse Luc et examine le cadavre.

Trop tard ! Il était arrivé trop tard ! Le coeur plein de rage, Luc regarda un instant les infirmières s'affairer autour du cadavre. La panique commençait à s'emparer de lui. Il fallait qu'il se ressaisisse. Sa main se dirigea plus par instinct que par volonté vers son fidèle Ipod et il sélectionna une mélodie jouée au shamisen. La douce musique le calma quasi instantanément (effet psyché 1 vie 3 pour recentrer les pensées et réguler le taux d'adrénaline et d'hormones)

Le tourisme était à présent une pensée bien lointaine. Il allait devoir s'activer plus tôt qu'il n'aurait prévu. Aaron avait réussi à lui envoyer un dernier message avant de mourir, mais un nom risquait de ne pas lui être utile à grand chose. Il fallait qu'il puisse jeter un oeil sur les affaires d'Aaron. Jetant un coup d'oeil autour de lui, il guetta une occasion de pouvoir s'approcher du placard sans être vu.

Une des infirmière sortit très vite, l'autre ne s'occupait pas de Luc. Celui ci, s'approcha du placard mais fut dérangé par le retour de la deuxième infirmière. Sagement il attendit qu'elle s'occupa elle aussi du mort et ouvrit le placard discrètement.

Cette fois, c'est un médecin qui entra. L'infirmière qui tournait le dos au jeune mage s'approcha de celui ci et lui demanda des choses en japonais. Elle était grave mais Luc n'y comprit rien du tout...

ça n'allait pas être facile... ni agréable de se sortir d'une situation pareille. La méthode discrète était à exclure, maintenant.

D'abord, il lui fallait jouer le petit frère eploré pour donner le change aux médecins. Luc ne pouvait décemment utiliser son focus favori pour se donner un coup de pouce. Il tenta de se concentrer et fit résonner dans son esprit les notes poignantes de la Mort du Cygne. (note au MJ : effet de vie 2). Sa tête s'enflamma quasi instantanément sous l'effort, mais il sentit quand même le fruit de ses efforts quand de grosses larmes commencèrent à emplir ses yeux et à couler le long de ses joues.

Il regarda un instant le médecin d'un air incrédule, tentant de montrer à la fois une détresse immense et une incompréhension totale. Il tourna la tête vers Aaron en gémissant, puis revint vers le médecin avec un regard implorant "mon frère ! mon frère ! Aidez le, je vous en prie !"

L'infirmière se précipita sur Luc et lui prit le bras dans l'intention flagrante de l'emmener un peu plus loin et de le faire s'asseoir... voir lui donner un calmant léger peut-être...

Mais Luc s'exprima en français, le médecin releva la tête, repoussa l'infirmière et prit à son tour le bras de Luc, l'enraînant vers l'extérieur de la chambre.

Le médecin dit : " - Monsieur... Votre frère est décédé... Cependant, le raison de son mort est pas normal et moi, je dois faire un autopsie sur son mort. Les polices vont bientôt arriver. Ils vont vous poser des questions pour comprendre... Vous avez voir quelque chose ? Votre frère était vif quand vous êtes là ?"

Il tapote le bras de Luc:

Le médecin dit : " - L'hôpital est désolé pour le mort de votre frère... Nous feront tout ce que nous pouvoir faire... Vous voulez voir votre frère encore avant l'autopsie ?"dit il dans un français à peu près juste...

Luc regarde le médecin d'un air absent, les yeux dans le vague, les larmes continuant à couler sans discontinuer. Dans un sanglot, il hoche péniblement la tête.
"Ou... Oui, je voudrais lui faire mes adieux."

Le médecin dit : " - Oui, Monsieur. vous pouvez faire ça..."répondit le médecin en tapotant l'épaule de Luc.

Il lui ouvrit la porte de la chambre et fit signe aux infirmières. Celles ci rangèrent ce qu'elles utilisaient et sortirent tout de suite de la chambre. Le médecin laissa alors Luc passer et referma la porte derrière lui...

Luc s'approcha du lit où était étendu Aaron. Les larmes coulaient toujours sans discontinuer, et il commençait à sentir une légère douleur au niveau des glandes lacrymales. Son sort lancé hativement sans vraiment d'égard pour son corps allait lui prélever un lourd tribu dans les jours à venir. Néanmoins, il sentait que la magye n'était pas responsable en totalité de son épanchement. Voir devant lui le corps mort d'Aaron était plus difficile qu'il ne l'aurait voulu. Un bref instant, il se remémora les instants agréables passés en compagnie du joyeux luron et de son mentor, et une sensation d'angoisse lui étreignit la poitrine. Il ferma très fort les yeux pour chasser cette sentation : il devait se ressaisir, et surtout faire vite ! il n'avait que peu de temps devant lui. Il jeta un bref coup d'oeil derrière lui pour vérifier que la porte était bien fermée et, tout en prenant bien soin de continuer à gémir et à pleurer, il se dirigea vers le placard où était rangés les effets d'Aaron

(Désolée pour le temps mort. J'ai eut une mauvaise passe, c'est réglé.)

Les doigts de Luc se posèrent sur le sac de voyage en cuir clair d'Aaron. Il était encore étiqueté de son dernier vol. La fermeture éclair glissa sans bruit, avec une perfection qui fleurait bon l'artisanat de luxe. Une fois ouvert l'étiquette était effectivement signé Christian Dior. La trousse de toilette assortie, contenait les effets habituels d'un homme en voyage. Quelques costumes propres, des chemises parfaitement repassées et pliées avec soin, tout transpirait la méticulosité d'Aaron. Les chaussettes, elles mêmes étaient rangées selon leur couleur.

Enfin, tout au fond du sac, en homme prudent, le mage avait glissé une sacoche contenant une bonne liasse de yens, ses paiers, son passeport, ses clefs et un petit carnet noir contenant, soigneusement notés tous ses faits et gestes depuis son arrivée.

Le jour de l'accident, il devait rencontrer Akinari Satomi. Cela devait se faire à bord du car attaqué.

Les renseignement prit sur la personne à sortir du japon, une jeune mage disciple de Kazuma Sensei, décrivait une jeune asiatique d'origine bourgeoise dont le père serait mélé à des affaires yakuza. Nom : Luna Yukinawa. Son maître craint pour sa vie.

Evidemment dans la partie répertoire était noté le numéro de portable d'Akinari Satomi, l'adresse de Kazuma Sensei. En plus de tout une liste d'aides potentielle liées à sa tradition mais surtout amis fait tout au long de sa vie de nomade.

Aaron Larrezabal était officiellement violoniste dans un grand orchestre symphonique qui passait son temps à faire le tour du monde. Il était aussi pianiste, mais s'adonnait d'avantage au blues qu'à la musique classique avec cet instrument et ainsi, il réservait chaque instrument qu'il maitrisait à un style de musique.

Le plus surprenant en fait dans son sac était, rangé au milieu des caleçons, le pistolet automatique chargé et sa boite de munitions. Le mage avait dut utiliser beaucoup de ses dons pour faire passer l'objet au Japon ! Mais surtout, ce n'était pas du tout dans ses habitudes...

Luc glissa rapidement le carnet noir et les clés dans les poches de sa veste. Il resta un instant interdit devant l'arme à feu luisante qui gisait au fond du sac. Si Aaron avait du se résoudre à prendre une arme à feu, cela voulait dire qu'il s'atttendait vraiment à trouver beaucoup de problèmes dans sa mission, et surtout que ces problèmes impliqueraient des Dormeurs. Un frisson parcouru la nuque de Luc. Il venait de se fourrer dans un sacré guépier. Il n'aimait pas plus qu'Aaron se trouver dans une situation où les armes à feu étaient de circonstance.
La présence du revolver allait néanmoins être génante. Maintenant qu'Aaron était mort, si jamais l'arme était découverte, la police risquait de se montrer suscpicieuse à son égard. Après un moment d'hésitation, il prit l'arme et les munitions et se rendit dans les toilettes de la chambre où il dissimula le tout à l'intérieur de la chasse d'eau. Puis, rapidement, il ferma le sac et le replaça soigneusement là où il l'avait pris.
Il s'arrêta une dernière fois au chevet d'Aaron. Encore une victime de cette vie dangereuse. Encore un artiste sacrifié sur l'autel de la Magye. Quel gachis.
Enfin, les yeux pleurant toujours à chaudes larmes, il sortit de la chambre.

A l'extérieur de la chambre, les infirmières et le médecin ont reprit leurs occupations. Personne n'attendait plus Luc...